PREMIERE PARTIE – LES
BREVETS LR
LE TRAIN-JOUET FRANÇAIS : ASPECTS TECHNIQUES ET
BREVETS D’INVENTION DEPOSES
LES TRAINS-JOUETS LR ET LES BREVETS D’INVENTION DEPOSES
LR est l'abréviation de Louis
Roussy, le fabricant qui donna ses initiales à la marque de trains-jouets et à
la firme qu'il créa vers 1926. Mais ces deux lettres permirent également et
surtout de faire connaître la marque sous le nom "Le Rapide". La
fabrication de ces jouets a fait appel à des matériaux divers tels que
notamment laiton, bois, tôle d’acier épaisse emboutie, aluminium moulé sous
pression. La production cessa vers 1956. La marque est vendue en 1961 à JEP. La
production LR ne respectait pas l'échelle du 1/43,5 ème mais relevait plutôt
d’une échelle voisine, le 1/60 ème.
Louis ROUSSY, citoyen suisse, naît dans une grande famille d’industriels qui possède, entre autres firmes, la célèbre marque NESTLE. Louis ROUSSY et « son complice » René TRUBERT, citoyen français, ont produit un certain nombre de brevets d’invention que nous allons passer en revue ci-après.
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brevet n° 1 : brevet français FR 640 515 (A), demandé le 16 février 1927 et délivré
le 2 avril 1928 : la présente invention concerne un dispositif
d’attelage qui résulte de la juxtaposition sur la même pièce d’un crochet avec
encoche et d’un verrou dans des conditions qui assurent le verrouillage par
simple rapprochement et la séparation par une pression du doigt.
Selon un premier exemple, le
verrou est constitué d’un axe rivé sur un petit étrier rectangulaire pendant.
Selon un autre exemple, le verrou est constitué d’un axe formé d’un fil
convenablement recourbé sous forme d’un étrier terminé par une petite boule
pendante. Le décrochage se fait en soulevant l’axe du verrou par la partie
pendante (étrier équipé ou non d’une boule) de façon à sortir l’axe de
l’encoche du crochet.
Ce brevet décrit
et revendique le premier attelage monté sur les véhicules entre 1927 et 1933
environ, avec ses deux variantes selon la présence ou l’absence de la petite
boule pendante.
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brevet original complet avec ses figures,
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brevet n° 2 : brevet français FR 691 386 (A), demandé le 13 février 1930 et délivré
le 8 juillet 1930 : cette invention consiste en un dispositif permettant de
remonter le ressort du mécanisme d’entraînement d’un jouet (par exemple celui
d’une locomotive-jouet mécanique) sans y toucher en faisant tourner son
mécanisme en sens inverse de celui de son fonctionnement normal.
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brevet original complet avec ses figures,
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brevet n° 3 : brevet français FR 696 997 (A), demandé le
22 mai 1930 et délivré le 21 octobre 1930 : l’invention vise un nouveau
type d’attelage englobant le curieux attelage
dit « automatique » monté par LR au cours, environ, des années 1935 à
1939.
Selon une des ses
caractéristiques essentielles, ce nouveau type d’attelage comporte une tête
pivotante de forme « spéciale » équipée d’un coté d’une échancrure
évasée et de l’autre coté d’un crochet. Lors de l’accrochage, le crochet d’un
attelage pénètre dans l’échancrure de l’autre attelage et inversement, et pour
décrocher, il suffit de faire tourner la tête pour désengager le crochet d’avec
l’échancrure.
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brevet original complet avec ses figures,
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brevet n° 4 : brevet allemand DE 581 981 (C), demandé le
11 septembre 1931 et publié le 20 juillet 1933, priorité FR du 24 septembre
1930 : cette invention concerne un dispositif de commande de moteurs
électriques à collecteur de locomotives-jouets, du
type de celui mis au point par JEP en 1929 (voir son brevet n° 3) ;
sa conception fait appel à l’installation d’un levier mobile dont la position
va dépendre de la force d’aimantation créée par l’inducteur bobiné et dont le
mouvement, qui est réglable, va actionner une sorte de commutateur gérant le
sens de rotation du moteur.
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brevet original complet avec ses figures,
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brevet n° 5 : brevet français FR 815 449 (A), demandé le 24 mars 1936 et délivré le
12 avril 1937 : ce brevet décrit et revendique un procédé de commande à distance
du sens de rotation d’un moteur à courant continu équipé d’un inducteur
possédant un seul et unique bobinage consistant à réaliser, en tenant
compte de la polarité des conducteurs d’alimentation, l’inversion du champ dans
l’un des deux circuits du moteur à commander (inducteur ou induit) au moyen
d’un redresseur du type de ceux utilisés pour la transformation du
courant alternatif en courant continu. C’est la
seconde fois qu’un fabricant français de trains-jouets électriques fait appel à
un redresseur pour commander à distance le sens de la marche d’une
locomotive. Le premier qui a tenté d’aller dans cette direction, c’est JEP
(voir son brevet n° 8 de 1935). Pareille technique du redresseur a déjà été
étudiée en Allemagne par MARKLIN quelques années auparavant (voir ci-après).
Selon un premier mode de
réalisation de l’invention, on applique le procédé à un moteur
« série » et le redresseur est situé alors entre l’inducteur et
l’induit. Dans une première variante, les dispositions respectives de l’induit
et de l’inducteur par rapport au redresseur sont telles que dans l’induit le
courant est toujours maintenu dans le même sens alors qu’il peut être inversé
dans l’inducteur en jouant sur la polarité de la source d’alimentation. Dans
une seconde variante, les dispositions respectives de l’induit et de
l’inducteur par rapport au redresseur peuvent être inversées de telle sorte que
dans l’inducteur le courant est toujours maintenu dans le même sens alors qu’il
peut être inversé dans l’induit en jouant sur la polarité de la source
d’alimentation.
Selon un second mode, on
applique le procédé à un moteur « en dérivation » et le redresseur
est situé alors dans le circuit de l’inducteur.
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brevet n° 6 : brevet français FR 820 149 (A), demandé le 9 juillet 1936 et délivré le
26 juillet 1937 : ce brevet vient compléter
l’enseignement du brevet précédent faisant appel à un redresseur en
proposant maintenant un procédé de commande à distance du sens de rotation d’un
moteur applicable à une locomotive-jouet électrique alimentée en courant
alternatif. Les procédés de LR, conformes aux brevets n° 5 et 6, sont tout
à fait de nature à concurrencer le nouveau système monté par MARKLIN à partir
de 1935 et décrit comme « la télécommande d’inversion du sens de la marche
idéale », appelée aussi « inversion référence 70 ».
Le nouveau système LR
examiné ici fait appel (comme chez MARKLIN) à la mise en œuvre d’un moteur
« série » possédant un inducteur doublement bobiné. Dans le
cas du courant alternatif, avec transformateur, le système LR comporte un
dispositif redresseur approprié, unique, situé à la sortie du transformateur.
La détermination du sens de la marche se fait par sélection, par le dispositif
redresseur, de l’un ou l’autre bobinage de l’inducteur. Dans ce système, les enroulements de bobinages sont tels que, quelque
soit le bobinage choisi, le courant redressé parcourt toujours l’inducteur dans
le même alors qu’il traverse le rotor dans un sens ou dans l’autre selon le
bobinage choisi.
Pour accéder au document brevet original complet avec ses figures, cliquer ici.
[Le système de MARKLIN
appelé « inversion référence 70 » est protégée par le brevet français
FR 760 932 (A), demandé le 18 septembre 1933 et délivré le 27 décembre 1933. Ce
système, dans le cas du courant alternatif, comporte deux redresseurs distincts
(à base chacun de cellules au sélénium). L’un situé à la sortie du
transformateur. L’autre monté dans la locomotive entre le rail central et
l’inducteur à double bobinage.
Pour accéder au brevet
MARKLIN original complet avec ses figures, cliquer ici ]
Dans les
catalogues LR, on cite à plusieurs reprises des locomotives électriques avec
(i) la mention, dans la période 1935- 1940, « inverseur
automatique », puis (2i) la mention, dans la période 1948-1955,
« télé-inversion » ; on peut émettre l’hypothèse selon laquelle
la mention (i) est peut-être à mettre en correspondance avec le brevet n° 5
tandis que et la mention (2i) est peut-être à mettre en correspondance avec le
brevet n° 6 ( ? ).
Dans le « Manuel du Rapide L.R. », publié
probablement en 1938, aux pages 6 et 7 de l’ « Additif au manuel
L.R. », on décrit en détails la commande à distance conforme au
« BREVET L.R. ».Les pages 6 et 7 en question sont reproduites
ci-dessous :
[Crédit
photographique : ces images proviennent
de la documentation publiée par le Cercle Ferroviphile Européen (CFE)
concernant la firme LR ; pour en savoir plus sur le CFE, consulter le site
http://www.trainjouet.com/]
On
fera noter que ces pages illustrent le fonctionnement de la commande à distance
telle qu’elle est décrite dans le brevet n° 5 de LR, dans le cadre de la
seconde variante du premier mode de fonctionnement (cf. brevet, page 2, lignes
22 à 39) avec cependant une différence touchant à la nature du courant
d’alimentation ; dans le brevet, le moteur est alimenté avec du courant
continu, tandis que dans la publicité de LR selon les pages 6 et 7, le moteur
est alimenté avec du courant alternatif redressé.
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brevet n° 7 : brevet français FR 820 714 (A), demandé le 20 juillet 1936 et délivré
le 9 août 1937 : il concerne un équipement sonore applicable aux
trains-jouets électriques permettant la commande à distance d’un signal sonore
monté sur le train et pouvant fonctionner indifféremment lorsque celui-ci est
en marche ou à l’arrêt, sous l’action d’un générateur de courant à fréquence
musicale.
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………………. (possibles autres
brevets sur les trains-jouets) ………………….
A signaler l’existence de
deux brevets d’invention suivants qui sont hors du domaine des
trains-jouets :
- l’un, le brevet français
FR 750 012 (A), demandé le 3 février 1933, qui concerne un système d’assemblage
(ressemblant au MECCANO) des éléments de jeux de construction métallique (à
base de bandes, cornières, équerres, plaques, disques, etc), ces éléments étant
percés de trous rapprochés, ledit système permettant de remplacer les vis et
écrous en totalité ou en partie par de simples pinces ou agrafes spéciales (c’est le fameux
jouet « Standard LR »).
Pour accéder au document brevet français original
complet avec ses figures, cliquer ici.
Brevets correspondants
étrangers : GB 434 802 (A) et US 2 032 955 (A).
- l’autre, le brevet
français FR 797 206 (A), demandé le 24 janvier 1935, qui concerne un dispositif
pour le guidage des véhicules jouets ; en fait, il s’agit d’une piste
constituée par une voie sur laquelle circule un véhicule automobile et qui
comporte une ou deux bordures spéciales qui servent à guider le véhicule
pendant sa course (c’est le fameux jouet « L’Auto-Route LR »).
Pour accéder au document brevet français original
complet avec ses figures, cliquer ici.
Brevets correspondants
étrangers : GB 467 520 (A), DE 661 060 (C), DE 661 061 (C) et US
2 109 403 (A).
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