SECONDE PARTIE – TECHNIQUES BLZ

 

LE TRAIN-JOUET FRANÇAIS : ASPECTS TECHNIQUES ET BREVETS D’INVENTION DEPOSES

 

ASPECTS TECHNIQUES DES TRAINS-JOUETS BLZ

 

 

SOMMAIRE :

- LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE 1B1

·       I - 1B1 avec inverseur manuel

·       II - 1B1 bicolore avec inverseur à distance

II-1 – INVERSION PAR COUPURE ET RETABLISSEMENT DU COURANT

II-2INVERSION PAR CELLULE REDRESSEUR

- LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE CC A CHASSIS AUTOMOTEURS EN ZAMAC

·       I - Restauration de la partie mécanique

·       II - Restauration de la partie électrique

- LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE CC A CHASSIS AUTOMOTEURS EN ACIER

·       I – Son achat et son histoire

·       II - Sa transformation pour fonctionner en courant alternatif

 

 

LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE 1B1

 

 

 

Rappelons que la locomotive BLZ de type 1B1 a connu un succès important dès sa sortie en 1947. Cette locomotive mesure 24 cm de long, pour 9 cm de haut (hors pantographes) et 6,4 cm dans sa plus grande largeur ; son poids atteint 1 kg 530. Elle porte les références catalogue 1001.f (prise de courant par frotteur) et 1001.p (prise de courant au pantographe).

 

Comme on l’a déjà mentionné dans la première partie consacrée aux brevets déposés par BLZ, la caisse est constituée de deux demi-carrosseries presque identiques fixées l’une à l’autre par quatre vis (deux sous les pantographes, deux sous le châssis) et par les traverses de tamponnement. La couleur de la carrosserie était proposé dans les coloris suivants : vert foncé, brun, chocolat et bicolore (vert clair pour le haut et vert foncé pour le bas). A noter que le modèle bicolore est le seul modèle équipé d’un dispositif d’inversion à distance du sens de la marche (références catalogue 1001.t), les autres modèles comportant un simple dispositif manuel à manette monté sur la locomotive.

 

Le moteur très puissant, qui peut accepté un courant continu ou (de préférence) un courant alternatif jusqu’à 33 volts, permet d’entraîner sans problème et à vive allure la locomotive même lorsque elle est attelée à plusieurs voitures et wagons,par exemple au nombre de cinq à six ou d’avantage.

 

 

I – Dans un premier temps, on s’intéressera à la locomotive BLZ de type 1B1 équipée d’un inverseur manuel du sens de la marche (avant/arrière) placé à l’extrémité arrière de la caisse :

 

 

FONCTIONNEMENT ELECTRIQUE DE LA LOCOMOTIVE

 

Le moteur de cette locomotive est un moteur universel du type classique moteur « série » où le courant d’alimentation (suivant sa polarité), soit est transmis depuis l’induit à l’inducteur bobiné, soit est transmis depuis l’inducteur bobiné à l’induit, et retourne ensuite vers l’autre source. En d’autres termes, inducteur et induit sont disposés l’un derrière l’autre.

 

Le schéma donné ci-après illustre la conception générale de ce type de moteur et il est supposé représenté la demi-carrosserie de la locomotive renfermant le moteur vue du coté interne, cette locomotive étant posée à plat sur son coté droit et ayant son extrémité avant qui est donc située à gauche sur le schéma (ou l’image apparaissant ci-après) ; dans cette position, la manette du dispositif d’inversion de marche se déplace dans un plan vertical de haut (pour contact avec la borne C1) en bas (pour contact avec la borne C2)

 

 

 

 

Pour consulter un schéma agrandi       cliquer ici

 

 

Le moteur est constitué de droite à gauche des éléments constitutifs essentiels suivants :

 

1) un commutateur d’inversion de marche où les bornes C1 et C2 sont reliées respectivement aux bornes e1 et e2 de l’inducteur bobiné, le commutateur étant relié électriquement par sa borne C0 aux rails de roulement ;

 

2) un inducteur bobiné comportant deux enroulements E1 et E2 dont les caractéristiques sont les suivantes :

Ø    ils sont enroulés, tous les deux, dans le sens des aiguilles d’une montre (environ 250 tours chacun),

Ø    l’enroulement E1 ou E2 est mis en service suivant que la manette du commutateur est placée sur la borne C1 ou C2,

Ø    le courant d’alimentation passe du frotteur à la borne B2 (balai), au collecteur, à l’induit, à la borne B1 (balai ; borne commune aux deux enroulements E1 et E2), à l’inducteur bobiné, puis au commutateur et il retourne ensuite aux deux rails de roulement via la masse et les roues,

Ø    suivant que la circulation du courant passe, après l’inducteur bobiné, par la borne C1 ou C2, le moteur tourne dans un sens ou dans l’autre ; en effet le sens du courant dans l’inducteur se trouve dans un sens ou dans un sens inversé, tandis que dans l’induit le sens du courant n’est pas modifié par la position de la manette du commutateur :

·       la circulation du courant passe par la borne C1 : l’enroulement E1 est mis en service et le courant y circule de droite à gauche, de la borne e’1 (fin de l’enroulement) vers la position e1 (début de l’enroulement), le rotor tourne alors dans le sens des aiguilles d’une montre et le système d’engrenages entraîne la locomotive vers la gauche, c’est à dire en marche avant ; le circuit avant apparaît sur le schéma en traits pleins rouge ;

·       la circulation du courant passe par la borne C2 : l’enroulement E2 est mis en service et le courant y circule de gauche à droite de la borne e’2 (début de l’enroulement) vers la position e2 (fin de l’enroulement), le rotor tourne alors dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre et le système d’engrenages entraîne la locomotive vers la droite, c’est à dire en marche arrière ; le circuit arrière apparaît sur le schéma en traits pleins bleu.

 

3) un rotor-collecteur comportant des pièces constitutives assez classiques, à savoir : un induit triple en étoile, un collecteur plat comportant trois solides plaques en cuivre qui supportent les balais en charbon (ces derniers étant pressés sur la surface en rotation par des petits ressorts ; taille des charbons : diamètre = 0,3 cm, longueur avec ressort = environ 2cm).

 

 

ECLAIRAGE DE LA LOCOMOTIVE

 

L’éclairage de la BLZ 1B1, monté à l’avant de la locomotive, est très simpliste et se réduit à une simple ampoule blanche.

 

Les faces avant et arrière possèdent cependant d’autres trous pouvant servir à installer des lampes complémentaires. Nous proposons ci-après un système d’éclairage composé des quatre lampes L1 (face avant : lampe blanche, s’éclairant en marche avant), L2 (face avant : lampe rouge, s’éclairant en marche arrière), L3 (face arrière : lampe blanche, s’éclairant en marche arrière) et L4 (face arrière : lampe rouge, s’éclairant en marche avant).

 

Le courant pour l’éclairage de la locomotive est prélevé comme indiqué ci-après.

 

1) Eclairage des lampes L1 (blanche) et L4 (rouge) correspondant à la marche avant : le culot de L1 et l’une des bornes de L4 sont connectés à la borne C2 du commutateur, les autres bornes de ces lampes étant connectés à la masse.

 

2) Eclairage des lampes L3 (blanche) et L2 (rouge) correspondant à la marche arrière : le culot de L3 et l’une des bornes de L2 sont connectés à la borne C1 du commutateur, les autres bornes de ces lampes étant connectés à la masse.

 

 

 

 

Légende :

(1) : ces fils relient le culot de L1 avec la borne C2 (via fil beige, puis domino à gauche en dessus induit, puis fil noir) et avec une borne de L4 (via fil blanc partant du domino précité).

(2) : ces fils relient le culot de L3 avec la borne C1 (via fil verdâtre, puis domino à droite inducteur, puis fil noir) et avec une borne de L2 (via fil blanc partant du domino précité).

(3) : ce fil bleu, à deux conducteurs, relie la fin de l’enroulement E1 et le début de l’enroulement E2 à la borne commune B1.

(4) : cet autre fil bleu, à un conducteur, relie le début de l’enroulement E1 à la borne C1.

(4’) : caché, il existe un troisième fil bleu, à un conducteur, qui relie la fin de l’enroulement E2 à la borne C2.

 

 

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II – Dans un deuxième temps, on s’intéressera à la locomotive BLZ de type 1B1 bicolore équipée d’un inverseur à distance du sens de la marche :

 

 

II-1 – INVERSION PAR COUPURE ET RETABLISSEMENT DU COURANT :

 

A noter en préambule qu’il n’est pas certain que le dispositif d’inversion à distance du sens de la marche dont on va parler ci-après ait été monté à l’origine par BLZ ; il est possible que pareil dispositif d’inversion ait été installé postérieurement à BLZ par un artisan spécialisé dans le train-jouet en utilisant des éléments de construction disponibles à l’époque dans le commerce. Quoiqu’il en soit la motrice bicolore ainsi équipée accepte tant le courant alternatif que le courant continu.

 

Plus précisément, la locomotive est équipée d’un dispositif inverseur du type de celui décrit et revendiqué par JEP dans son brevet n° 9 de 1943, le FR 980 738, c’est à dire un dispositif dont la spécificité réside dans le fait que le sens de la marche s’inverse par simple coupure et rétablissement du courant.

 

Le dispositif monté dans la loco BLZ fonctionne donc selon le principe de l’interruption, mais si les éléments de construction de l’inverseur chez BLZ (à savoir : électro-aimant distinct de l’inducteur bobiné ; attirant une palette mobile ; laquelle palette coopérant avec un doigt d’inversion rappelé par ressort ; ce doigt actionnant un commutateur) sont dans leur conception assez proches de ceux de JEP, on peut noter par contre des différences sensibles aux niveaux de leur forme, leur agencement et leur montage électrique (notamment l’électro-aimant chez BLZ est monté en parallèle avec les deux enroulements de l’inducteur).

 

Si le dispositif a été monté à l’origine par BLZ, il y a lieu de penser que ce n’est pas le brevet de JEP qui est à l’origine de ces différences (qui auraient pu être apportées par BLZ pour tenter de s’écarter de la technologie de JEP) car, au moment de la mise en place du dispositif dans sa loco, BLZ ne connaissait probablement pas le brevet de JEP qui a été publié le 17 mai 1951, année de la disparition de BLZ.

 

 

 

 

 

 

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dispositif inverseur vu « en élévation »                                         dispositif inverseur vu de dessus

 

 

dispositif inverseur vu de dessous

 

 

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II-2 – INVERSION PAR CELLULE REDRESSEUR :

 

 

Il est quasiment certain qu’un dispositif d’inversion à distance du sens de la marche par cellule redresseur a été installé, à un moment ou un autre, par BLZ dans sa motrice bicolore, laquelle fonctionnant alors uniquement sous courant continu. Plus précisément, le moteur de cette locomotive est équipé d’une cellule « oxymétal ». On reparlera de l’inversion de marche par cellule oxymétal lors de la description, donnée ci-après, de la locomotive BLZ de type CC à châssis automoteurs en acier.

 

L’image donnée ci-après montre l’intérieur d’une motrice bicolore dont le moteur est équipé d’une cellule oxymétal ; cette cellule comporte, dans le cas de la locomotive BLZ de type 1B1, 2 « feuilles » métalliques et 3 pattes (ou bornes) de connexion et elle porte la marque « WESTINGHOUSE WESTALITE ».

 

 

 

 

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dispositif inverseur par cellule oxymétal vu de dessous la locomotive

 

 

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LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE CC A CHASSIS AUTOMOTEURS EN ZAMAC

 

 

Rappelons que la locomotive BLZ de type CC est en fait de type 1BB1. Elle représente un modèle très rare et imposant à 12 roues, 2 moteurs (cette motorisation a existé d’ailleurs en deux versions) et 8 roues motrices ; le modèle réel dont s’est inspiré BLZ consiste ici dans le prototype CC 6001 de la SNCF mise en service en 1946 dans la région Sud-Ouest.

 

Ci-dessous le dessin de cette locomotive, extrait du catalogue de 1946-1947 établi par les « ATELIERS BLZ » :

 

 

 

 

La locomotive est équipée de deux châssis automoteurs, ayant chacun deux essieux moteurs ; rappelons que la description détaillée du châssis automoteur peut être trouvée dans brevet français n° 5 de BLZ, le FR 967 056(A) de 1948, dont le texte intégral est accessible dans la première partie de ce site consacrée aux brevets déposés par la firme BLZ.

 

L’auteur de ce site va rapporter dans les paragraphes suivants l’histoire de la restauration réussie d’un exemplaire de cette locomotive achetée en 2005 chez un « antiquaire » de jouets anciens pour quelques centaines d’euros.

 

 

I - Restauration de la partie mécanique :

 

 

La locomotive avait une robe vert sombre en état d’usage comme l’on dit, mais sous la « bête », c’était l’horreur. Je n’ai malheureusement pas fait de photographie et je vais tenter de décrire dans les lignes qui suivent, avec des mots et l’appui d’un schéma, les dégâts provoqués par le cancer du zamac. Bien sûr, les moteurs ne fonctionnaient plus et les roues étaient bloquées.

 

Les longerons châssis droite et gauche étaient déformés et leur allure s’éloignait pas mal de la ligne droite, surtout vers les extrémités avant et arrière, et cela à un point tel que les essieux porteurs d’extrémités de la locomotive sortaient des bossages creux installés (à la fabrication par moulage) dans la face interne des longerons. Certains de ces bossages étaient d’ailleurs complètement fissurés et demandaient à être refaits.

 

La figure qui est donnée ci-après correspond à la figure 1 du brevet français n° 5 de BLZ, le FR 967 056(A) de 1948 (qui a été agrandie) et elle va aider à la bonne compréhension des interventions :

 

 

 

 

Les deux bogies automoteurs étaient eux aussi très déformés : le zamac « en gonflant » sous l’effet de son cancer avait modifié les dimensions de chaque flasque symétrique (demi-coquille correpondant à la pièce 1) constitutif, par assemblage, de chaque châssis tant dans le sens de la longueur que dans le sens de la hauteur :

 

-         dans le sens de la longueur, une différence allant environ de 0,2 à 0,8 cm était notée entre les dimensions de deux flasques à juxtaposer (différence mesurée au niveau des extrémités 20),

-         dans le sens de la hauteur, le toit des flasques supportant le moteur électrique était remonté d’environ 0,5 cm de telle sorte que le pignon (pièce 12 sur la figure 1) solidaire du moteur, situé à l’extrémité inférieure de l’arbre vertical (pièce 9) du rotor du moteur, qui était lui-même (le pignon) également remonté d’environ 0,5 cm, n’engrenait plus avec la couronne dentée (pièce 13) qui entraîne le système d’engrenages commandant la marche des essieux,

-         les deux essieux moteurs (pièces 5) n’étaient plus parallèles,

-         certains des tourillons (de haut en bas, pièces 8 et 7) ont bougé et certaines des roues dentées intermédiaires (pièces 13, 14-15 et 16) montées sur ces tourillons ne tournaient plus librement et ne pouvaient plus entraîner les roues dentées terminales (pièces 17) clavetés sur les essieux (pièces 5).

 

De plus pour l’un des châssis automoteurs, l’un des rebords en zamac dans lequel se visse les pattes de fixation du moteur électrique sur le toit du châssis était sérieusement ébréché, avec comme conséquence une probable perte de la stabilité horizontale de l’ensemble constitué par l’inducteur et son rotor (pièce 10) le jour où le moteur fonctionnerait.

 

La locomotive a été complètement démontée et la restauration entreprise, qui a demandé une cinquantaine d’heures, a consisté dans la réalisation des principales étapes suivantes ; les étapes 1 à 5 étaient importantes, non seulement pour mettre fin au cancer du zamac, mais encore pour redonner de bonnes propriétés mécaniques aux flasques symétriques constitutifs des bogies afin qu’ils puissent supporter sans dommage complémentaire les opérations invasives de perçage entreprises dans l’étape 6 :

 

1) arrêt du cancer par nettoyage intense (des surfaces des pièces en zamac au moyen de papier de verre fin) et trempage les unes après les autres (ou traitement au pinceau quand le trempage n’était pas possible) de toutes les pièces en zamac dans la quantité voulue de colle à base de cyanoacrylate liquide, par exemple à l’aide de la colle « SuperGlue liquide de Loctite », pendant une durée de 10 minutes, temps nécessaire pour que la colle liquide pénètre et migre profondément par capillarité à l’intérieur des fissures du zamac ;

 

2) réparation, sur le toit du châssis automoteur concerné, du rebord servant à recevoir les pattes de fixation du moteur électrique avec de la pâte bicomposante durcissable à température ambiante, par exemple celle vendue par Pattex ;

 

3) « ré-usinage », en utilisant une scie à lame fine (essentiellement pour raccourcir plus ou moins les extrémités (20) des châssis), une mini-perceuse équipée d’accessoires pour meuler et/ou poncer et du papier de verre fin (essentiellement pour redonner d’une part une bonne planéité à toutes les surfaces internes et externes des flasques constitutifs de chaque bogie par assemblage et, d’autre part, une forme convenable au rebord du toit du châssis) ;

 

4) pose de plusieurs couches de peinture noire satinée sur toutes les surfaces en contact permanent avec l’air : (i) les deux faces de chaque longeron et (2i) toutes les surfaces externes des flasques ou demi-coquilles constitutifs de chaque bogie ;

 

5) nouveau traitement de toutes les surfaces internes des flasques constitutifs de chaque bogie (non mises en peinture) à l’aide d’un pinceau enduit de colle liquide au cyanoacrylate ;

 

6) étape la plus longue et difficile concernant « la remise en état » du système d’engrenages entraînant les deux essieux :

 

Ø    engrenages intermédiaires et essieux : principales interventions : (i) bouchage avec la pâte bicomposante Pattex de tous les trous « ayant sensiblement bougé » servant de passage tant aux essieux (pièces 5) qu’à des tourillons (ou axes de) (pièces 8 et 7) sur lesquels sont montées des roues dentées ; (2i) après durcissement pendant 24 heures, perçage de nouveaux trous pour ces essieux et axes, en indiquant que le choix des points de perçage a chaque fois été déterminé expérimentalement par application de la technique du tâtonnement [perçage, puis installation/fixation axes, puis montage roues dentées et essai de rotation et d’entraînement des autres roues dentées terminales (pièces 17) et des essieux ; si mauvais résultat, le cycle perçage-installation axes-montage roues dentées-essai est recommençé autant de fois que cela est nécessaire pour obtenir un bon fonctionnement] ;

 

Ø    pignon d’amont (pièce 12), commandant le système d’engrenages entraînant les essieux : il a été descendu sur chaque bogie d’environ 0,5 cm pour engrener avec la couronne dentée (13) de la manière suivante : on est parti d’un nouveau pignon (trouvé chez un horloger) ayant les mêmes dimensions et denture, monté sur un axe métallique de 0,14 mm de diamètre ayant une longueur d’axe émergeant de 1,0 cm ; le pignon d’origine ayant été enlevé à l’extrémité inférieure de l’arbre vertical du rotor (pièce 9) et un trou de profondeur appropriée ayant été foré au centre dudit arbre, une partie seulement de l’axe du pignon supportant le nouveau pignon (pour rallonger de la longueur voulue l’ensemble arbre vertical du rotor + pignon) est entrée dans la dans le trou foré où elle est scellée de manière définitive avec un mélange à base de colle Araldite bicomposante et de cyanoacrylate ;

 

7) renforcement de plusieurs bossages creux installés sur les faces internes des longerons avec de la pâte bicomposante Pattex et mise (ou remise) en peinture.

 

A l’issue de la restauration ainsi décrite, il était redevenu possible d’entraîner les essieux de chaque châssis à partir de la rotation de l’arbre vertical du rotor.

 

Trois ans plus tard, en 2008, la locomotive a été re-testée et il a été nécessaire, sur l’un des bogies automoteurs, de refaire le scellement de l’axe du nouveau pignon d’amont (pièce 12) dans l’intérieur de l’arbre vertical du rotor.

 

Cinq ans plus tard en 2010, tout continuait à bien fonctionner.

 

 

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II - Restauration de la partie électrique  :

 

 

On donnera ci-après le schéma illustrant le montage électrique de la locomotive en état de fonctionnement, tel qu’il se présente à l’issues des phases de restaurations mécanique et électrique.

 

Une restauration électrique a donc également été nécessaire. Au lendemain de l’achat et du démontage de la CC, les quatre constats suivants ont été faits :

 

1) la locomotive ne comportait aucun dispositif d’inversion du sens de la marche par commande manuelle ;

 

2) la locomotive portait sur la plage arrière de l’un des châssis automoteurs le reste d’un possible dispositif d’inversion du sens de la marche télécommandée (la légende du dessin montré ci-avant parle de « 2 moteurs télécommande ») consistant dans une cellule redresseur (comportant 4 « feuilles » métalliques et 5 pattes de connexion) qui n’était branchée à rien du tout, ayant les dimensions suivantes : carré de 3,5 cm de coté et épaisseur de 0,9 cm ;

 

 

vue de la cellule redresseur résiduel

 

 

Dernière minute :

 

C’est en consultant le catalogue de BLZ Belgique (*) que l’on trouve, à la page 3, des informations sur le dispositif d’inversion du sens de la marche. L’image ci-contre est un extrait de cette page 3.

 

On peut lire que la locomotive est munie d’un système d’inversion par cellule « oxymétal » et chaque moteur est équipé d’une cellule.

 

On doit comprendre que la cellule redresseur montrée ci dessus n’est autre que l’une des cellules « oxymétal » en question.

 

On est donc en présence d’un système d’inversion par cellule redresseur et non par survoltage

 

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(*) BLZ Belgique : cette entité est née en 1951 après la séparation des associés BOURDEAUX, LHEURE et ZEDDA et elle a délocalisé en Belgique l’exploitation de la gamme « 0 » (adresse : 56 rue de Stassart, proche de la porte de Namur, BRUXELLES)

 

 

 

BLZ est le troisième fabricant de trains-jouets, après JEP en 1935 (cf. son brevet n° 8) et LR en 1936 (cf. son brevet n° 6), à avoir fait appel à un redresseur pour commander à distance le sens de la marche. Le principe de fonctionnement du système était alors le suivant : dans le cas d’un fonctionnement en courant continu, le dispositif d’inversion ne contenait qu’un inverseur de polarité ; dans le cas d’un fonctionnement en courant alternatif, il comportait deux systèmes redresseurs distincts, l’un situé à la sortie du transformateur et l’autre monté dans la locomotive. Dans la locomotive, la cellule « oxymétal » de chaque moteur déterminait le sens de la marche par la sélection de l’un ou l’autre bobinage de l’inducteur.

 

 

Dans le cadre de la restauration entreprise, il a été choisi une solution de simplicité consistant à monter un dispositif d’inversion du sens de la marche par commande manuelle ;

 

3) le montage électrique correspondait à celui de deux moteurs « série », installés en parallèle l’un par rapport à l’autre ;

 

4) il y avait une erreur dans le montage consistant dans la mise en relation du circuit de marche avant d’un moteur avec le circuit marche arrière de l’autre moteur.

 

 

Le schéma/dessin donné ci-après illustre la conception générale de la locomotive CC de BLZ après restaurations ; il représente deux vues :

-         dans la partie supérieure du dessin, il s’agit d’une vue de dessus de l’ensemble de la locomotive qui montre la disposition des différents organes constitutifs des deux châssis automoteurs et la circuiterie électrique installée,

-         dans la partie inférieure du dessin, il s’agit de la vue intérieure de la carrosserie de la locomotive après son renversement.

 

 

 

 

Pour consulter un schéma agrandi       cliquer ici

 

 

Pour consulter une image réelle de la locomotive et de sa carrosserie disposées comme sur le dessin :

                                                                   cliquer ici

 

 

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LOCOMOTIVE BLZ DE TYPE CC A CHASSIS AUTOMOTEURS EN ACIER

 

 

I - Son achat et son histoire :

 

 

En 2005, peu après l’achat de la locomotive BLZ CC 6001 à châssis automoteurs en zamac dont la restauration a été décrite ci-avant, le même « antiquaire » de jouets anciens me contacte pour me dire qu’il met en vente une autre BLZ CC 6001, qui cette fois est en parfait état de marche et, de plus, a une histoire tout à fait intéressante.

 

Selon ledit antiquaire :

 

« ……… cette locomotive aurait été fabriquée en quelques exemplaires seulement à l’occasion, peut-être, d’un événement en relation avec la vie de la SNCF ; lors de sa fabrication, elle a été équipée de bogies moteurs spéciaux en acier qui ne craignent plus le cancer du zamac et de gros tampons rectangulaires ;

………… cette locomotive a été « customisée » après sa fabrication : les pantographes ont été modifiés pour les rendre plus proches de la réalité ; les cabines de conduite ont été équipées d’un vitrage en plastique avec hublots ; l’une des cabines possède en plus un tableau de bord très réaliste, un éclairage intérieur et un conducteur en position debout avec les mains posées sur le cercle de commande des moteurs ; une main-courante a été installée sur la carrosserie en dessous du vitrage ; et la carrosserie a reçu, aux bons endroits, les marques d’identification du prototype CC 6001 de la SNCF ;

 

 

Pour consulter une image de la face avant de la locomotive CC 6001 à châssis automoteurs en acier, « customisée » comme indiqué ci-avant :

                                                                                               cliquer ici

 

 

………... cette locomotive aurait été présentée à une ou plusieurs reprise(s) ( ?) aux visiteurs du musée français du chemin de fer de MULHOUSE vers la mi 1985 ou 1986 ;

………….cette locomotive est mise en vente à un prix raisonnable et destinée à un collectionneur qui saurait la conserver en bon état de marche et accepterait de la prêter au musée précité, si une demande était faite dans ce sens ……… ».

 

La vente a eu lieu rapidement.

 

Il convient de compléter la description de la locomotive achetée en indiquant encore ce qui suit :

 

Ø    Cette locomotive était (et est) toujours, comme la CC BLZ à châssis automoteurs en zamac, une fausse CC équipée de deux châssis automoteurs à deux essieux moteurs chacun, c’est à dire une locomotive de type 1BB1.

 

Ø          S’agissant des châssis automoteurs, ils sont caractérisés en ce que le système des engrenages de transmission, interposé entre le rotor et les essieux, est logé maintenant :

-               non plus dans un carter fermé, presque étanche, formé par deux flasques symétriques en zamac parfaitement jointifs,

-               mais dans un châssis ouvert formé par deux plaques d’acier parallèles, d’où l’appellation de « châssis automoteurs en acier » :

 

Images (coté et face avant) montrant un châssis automoteur traditionnel en zamac :

 

 

                 

 

 

Images (coté et face avant) montrant un châssis automoteur en acier :

 

 

                 

 

 

La question qui se pose est celle de savoir qui a conçu et fabriqué, et à quelle date, ce type de châssis automoteur en acier ?

 

QUI :

Il y a lieu de penser que la fabrication de châssis ouverts formé par deux plaques d’acier parallèles n’est pas le fait de BLZ dont une partie essentielle de son image de firme novatrice reposait sur la conception (protégée par brevets) et la mise en œuvre industrielle pour ses locomotives de bogies où le système d’engrenages était à l’abri dans un carter presque étanche et à graissage permanent.

 

Il est fort probable que les châssis automoteurs en acier  ont été réalisés postérieurement à la disparition de BLZ par une entité (ayant ou non une dimension industrielle) qui reste à déterminer.

 

Plusieurs annonces de ventes aux enchères, publiées depuis un certain temps sur Internet, présentent des locomotives BLZ CC 6001 équipées de bogies avec roues et moteurs FOURNEREAU.

 

Selon Jean-Claude ZEDDA (contact établi avec ce dernier dans le cadre du présente site) - fils d’Aldo ZEDDA, l’inventeur notamment des bogies des CC à carter étanche et graissage permanent et principal dirigeant de la firme BLZ - il est tout à fait possible que la firme FOURNEREAU soit intervenue pour sauver des CC 6001 d’origine au châssis dégradé par le « cancer » du zamac, en fournissant à tel ou tel demandeur des bogies de remplacement en acier. Cette restauration peut aussi avoir été réalisée par des artisans spécialisés dans le train-jouet.

 

Toute possible information qu’un lecteur de ces lignes posséderait sur le(s) fabricant(s) des châssis automoteurs en acier des CC, sera la bienvenue.

 

QUAND :

Probablement après la disparition de BLZ en 1951, et plus précisément encore après la fermeture vers 1954 de BLZ Belgique, héritière de la fabrication de la gamme « 0 ». Le remplacement des bogies automoteurs en zamac par des bogies en acier, qui pourraient avoir été fournis par la firme FOURNEREAU et/ou des artisans spécialisés, a pu se dérouler au coup par coup sur une longue période.

 

 

Jean-Claude ZEDDA a gardé le souvenir qu’une série des machines CC à bogies en zamac a bien été livrée à la SNCF (au début de l’activité de la firme BLZ), lesquelle machines possédaient une finition soignée bien différente de la customisation décrite ci-avant et, en raison de cette différence, il est d’opinion que la locomotive customisée à bogies en acier achetée en 2005 par l’auteur de ce site ne peut pas être issue de la transformation d’un modèle BLZ d’origine livré à la SNCF par remplacement de ses bogies en zamac par des bogies en acier.

 

 

Ø          Par ailleurs, pour fonctionner, la machine CC 6001 à bogie en acier achetée devait impérativement être alimentée en courant continu ; c’est probablement un ancien propriétaire (de préférence au transformateur) qui a réalisé le montage électrique approprié (faisant appel notamment à l’installation de diodes sur les circuits de marches avant et arrière) permettant pareil fonctionnement ; l’inversion du sens de la marche devait se faire en jouant simplement sur la polarité de la source d’alimentation ; à noter qu’un commutateur à deux positions était inséré (venu probablement de la fabrication d’origine ?) dans le toit de la carcasse de la locomotive, mais il n’avait aucune fonctionnalité dans le montage en courant continu.

 

Le schéma/dessin donné ci-après illustre la conception générale de cette locomotive à châssis automoteurs en acier fonctionnant sous courant continu ; cette locomotive avait la particularité de posséder des moteurs où, dans chacun d’eux, l’inducteur doublement bobiné et l’induit étaient montés en parallèle, c'est-à-dire que l’on était en présence d’un moteur de type en dérivation :

 

 

 

 

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II - Sa transformation pour fonctionner en courant alternatif :

 

 

Ayant observé que l’inducteur doublement bobiné de chaque châssis automoteur en acier CHAUFFAIT ANORMALEMENT dès la fin de la première minute de fonctionnement sous courant continu et cela, même en restant sous une faible tension d’alimentation, de l’ordre de 5 à 12 volts, la décision a été prise, pour assurer la pérennité des circuits, de modifier le montage en dérivation des électromoteurs pour revenir à des moteurs de type série sans diode alimentés en courant alternatif, du type de ceux équipant la CC 6001 d’origine à châssis automoteurs en zamac. L’expérience pratique a montré que le moteur série convient souvent mieux que le moteur en dérivation pour la traction des locomotives jouets ; le premier type de moteur fournit plus de puissance notamment au démarrage.

 

 

Le schéma/dessin donné ci-après illustre donc la conception générale de la locomotive CC 6001 achetée, à châssis automoteurs en acier, et transformée pour fonctionner en courant alternatif ; il représente deux vues :

- dans la partie supérieure du dessin, il s’agit d’une vue de dessus de l’ensemble de la locomotive qui montre la disposition des différents organes constitutifs des deux châssis automoteurs et la circuiterie électrique installée pour la marche en courant alternatif, et

- dans la partie inférieure du dessin, il s’agit de la vue intérieure de la carrosserie de la locomotive après son renversement montrant notamment le circuit des lampes.

 

 

 

 

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Ci-dessous image du commutateur à deux positions inséré dans le toit de la carcasse de la locomotive (venu probablement de la fabrication d’origine ?) :

 

 

 

 

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……………………………………………………………. à suivre

 

 

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