PREMIERE PARTIE – LES BREVETS BLZ

 

LE TRAIN-JOUET FRANÇAIS : ASPECTS TECHNIQUES ET BREVETS D’INVENTION DEPOSES

 

LES TRAINS-JOUETS BLZ ET LES BREVETS D’INVENTION DEPOSES

 

L’histoire de la marque BLZ est bien connue. Son nom vient de ses fondateurs : MM. Pierre BOURDEAUX, Daniel LHEURE et Aldo ZEDDA qui s’associent vers 1943 pour fabriquer dans un premier temps de grosses pièces métalliques et de l’outillage. La fabrication de trains miniatures en « 0 » a commencé un peu plus tard en 1946. Parmi les productions BLZ, deux locomotives retiennent particulièrement l’attention :

- la première de type 1B1, parce qu’elle représente un modèle très original d’inspiration USA et a été reproduite simultanément pour les deux écartements « 0 » et « 00 »(de type 2B2 en « 00 ») ; dans ses catalogues, BLZ donnait à ces locomotives l’appellation « type New York Central »,

 

 

- la seconde de type CC (en fait 1BB1), parce qu’elle représente un modèle très rare et imposant à 12 roues, 2 moteurs (cette motorisation a existé d’ailleurs en deux versions) et 8 roues motrices ; le modèle réel dont s’est inspiré BLZ consiste ici dans le prototype CC 6001 de la SNCF mise en service en 1946 dans la région Sud-Ouest.

 

 

La firme compte à son actif le dépôt de six brevets d’invention. Le premier brevet déposé a comme demandeur la société dite « ATELIERS B.L.Z. ». Pour les cinq autres brevets de la firme, l’entité mentionnée à la fois comme demandeur et inventeur n’est autre que Aldo ZEDDA, l’un des trois associés de BLZ, présenté par ailleurs comme le principal dirigeant de cette firme (cf. Clive LAMMING, Encyclopédie du Train-Jouet Français, Editions du Collectionneur, 1993, page 48).

 

Passons tour à tour en revue les six brevets déposés :

 

 

-         brevet n° 1 : brevet français FR 922 549(A), demandé le 21 juin 1946 et délivré le 15 juillet 1947 : l’invention a pour objet un dispositif pour l’assemblage de voies ferrées de jouets, caractérisé essentiellement par une traverse d’assemblage recevant les extrémités de deux éléments de voie successifs et portant des organes d’assemblage constitués par des glissières qui reçoivent chacune les extrémités de deux rails à joindre, tandis qu’à chaque glissière sont associés deux verrous disposés de part et d’autre de cette glissière et capables de venir s’engager dans des encoches ménagées dans la partie inférieure des rails à une certaine distance de leur extrémité.

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-         brevet n° 2 : brevet français FR 966 075(A), demandé le 7 mai 1948 et délivré le 1er mars 1950 : il décrit et revendique un dispositif spécial pour la fixation des rails de voies ferrées de jouets sur des traverses permettant de réaliser un élément de voie qui est pratiquement indéformable, même s’il est incurvé et composé de traverses légères et de rails en métal mince.

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-         brevet n° 3 : brevet français FR 966 894(A), demandé le 27 mai 1948 et délivré le 15 mars 1950 : il décrit et revendique un nouveau bogie de chemin de fer de jouets établi de façon à présenter une certaine souplesse avec possibilité de déformation, ce qui lui permet de suivre exactement une voie ferrée de jouet sans risque de déraillement.

 

                         

 

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-         brevet n° 4 : brevet français FR 967 051(A), demandé le 28 mai 1948 et délivré le 22 mars 1950 : il décrit et revendique le perfectionnement apporté à la fabrication des locomotives miniatures, ledit perfectionnement ayant directement donné naissance aux locomotives 1B1 de BLZ et faisant aussi leur grande originalité, selon lequel la caisse est constituée de deux demi-carrosseries (ou deux demi-coquilles) en zamac quasiment identiques ayant les particularités essentielles suivantes :

·         chaque demi-carrosserie est faite avantageusement par moulage (par injection) ou par emboutissage,

·       la face interne de l’une des demi-carrosseries comporte (venu de fabrication) un boîtier (à l’abri des poussières et autre pollution) destiné à constituer un carter fermé par une plaque métallique dans lequel sont logés tous les engrenages de transmission baignant dans de la graisse,

·       la face interne de chaque demi-carrosserie présente en outre des bossages en creux (venus de fabrication) destinés à former des supports pour recevoir les axes de fixation du moteur et (sur la face interne non équipée d’un carter) les extrémités des deux essieux moteurs,

·       les deux demi-carrosseries sont fixées/juxtaposées (avec précision) l’une à l’autre par des moyens convenables très simples (par exemple : deux vis sous les pantogaphes + deux vis sous le châssis + traverses de tamponnement),

·       par suite du logement des engrenages dans un carter fermé rempli de graisse, le mécanisme d’entraînement fonctionne avec un bon rendement sans usure et la division de la carrosserie en deux parties enlève toute sonorité parasite, conduisant ainsi à un jouet silencieux.

 

           figures brevet FR 967 051

 

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-         brevet n° 5 : brevet français FR 967 056(A), demandé le 29 mai 1948 et délivré le 22 mars 1950 : il décrit et revendique un bogie automoteur à deux essieux, du type de ceux qui équipent (au nombre de deux) la très imposante CC (ou 1BB1) de BLZ tout en zamac :

 

            figure 1 brevet FR 967 056

 

 

Pareil bogie comprend de haut en bas dans un plan vertical : (i) un moteur classique équipé d’un inducteur bobiné et d’un rotor/collecteur tournant (pièce 10) supportant les charbons et en dessous du moteur (2i) un mécanisme de transmission (système d’engrenages) interposé entre le rotor (pièce 10) et les essieux (pièces 5) [l’axe (pièce 9) du rotor étant dans un plan vertical par rapport au plan horizontal des essieux (pièces 5)]. L’originalité du bogie réside dans le fait que :

·               le système d’engrenages (roues dentées 13, 14, 15, 16 et 17) est logé à l’intérieur d’un carter fermé en zamac, rempli de graisse, qui est constitué par deux flasques métalliques (en zamac) symétriques (pièces 1 et 2) assemblés avec précision et ménageant entre eux un compartiment fermé traversé par les deux essieux moteurs (pièces 5) et contenant donc le système d’engrenages,

·               ledit carter fermé remplissant la double fonction d’une part de contenir le système d’engrenages et, d’autre part, de constituer le châssis lui-même du bogie automoteur.

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[A noter que dans une autre version de la CC BLZ apparue postérieurement à la disparition de BLZ, les deux bogies moteur sont équipés chacun d’un moteur « en acier » où les engrenages de transmission interposés entre le rotor et les essieux sont logés maintenant dans un châssis ouvert formé par deux plaques d’acier parallèles ; on reviendra dans la deuxième partie de ce site, consacrée aux techniques des trains-jouets, sur les locomotives CC BLZ dans leurs versions châssis en zamac et châssis en acier]

 

 

On présente ci-contre, une publicité de la firme BLZ publiée en 1948 dans la revue Science & Vie qui met en avant le « principe breveté » et la « conception brevetée » des locomotives BLZ, leur procurant tant la douceur de fonctionnement qu’une marche silencieuse.

 

Les principe et conception brevetés dont il s’agit sont bien-sûr ceux attachés aux brevets n° 4 et 5 précités.

 

 

 

Une autre manifestation de l’esprit novateur de BLZ réside dans la mise sur le marché d’un kit à monter soi-même pour la construction de la locomotive New York Central de type 1B1 ; cf. la colonne de droite de la publicité qui annonce : « CONSTRUISEZ VOUS MEME cette automotrice silencieuse ».

Pour accéder à la notice de montage de la locomotive qui était joint au kit à monter     cliquer ici .

 

Ce kit semble avoir été un précurseur, du moins dans le domaine du train-jouet.

 

 

 

-         brevet n° 6 : brevet français FR 1 039 243(A), demandé le 30 juin 1951 et délivré le 13 mai 1953 : il décrit et revendique un autre système d’assemblage et de fixation de rails sur des traverses de chemin de fer jouets.

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